
Les végétations, comme les amygdales, participent à l'élaboration de l'immunité. Mais leur ablation est parfois indiquée. Elle se justifie surtout dans deux indications majeures : les otites séreuses chroniques et les obstructions nasales importantes, obligeant les enfants à ne respirer que par la bouche.
Quand les virus et les bactéries s'accumulent au niveau des végétations
Bactéries ou virus s’accumulent parfois au niveau des végétations, tissus situés en arrière des fosses nasales. Il en résulte alors une multiplication d'otites aiguës et séreuses. Au-delà de cinq par an pour un enfant gardé à la maison et dix environ pour un tout-petit en crèche, l’ablation des végétations est alors décidée. L’opération, qui se déroule à l’hôpital sous anesthésie générale, ne prend que 5 minutes. L’enfant entre le matin et sort l’après-midi même.
Bon à savoir : chez les enfants (entre 4 et 10 ans), il serait possible de réduire considérablement le stress et l'anxiété liés à l'anesthésie en les y préparant à l'aide de jeux sur une tablette tactile pendant les 20 minutes précédant l'entrée au bloc opératoire (efficacité au moins égale à celle d'un traitement sédatif).
Une intervention qui n'est plus systématique
Cette ablation des végétations n'est pas systématique. En effet, les médecins ne doivent plus proposer aussi fréquemment cette opération chirurgicale aux parents des enfants qui multiplient les infections des voies aériennes supérieures, notamment en hiver.
Il importe de vérifier avant tout que les otites à répétition n’ont pas une autre origine comme :
- des allergies respiratoires ou alimentaires : dans ce cas, ce sont elles qu’il faut soigner ;
- une carence en fer, à traiter par une supplémentation sous forme de médicament ;
- un reflux gastro-œsophagien ;
- la présence d’un pneumocoque (une bactérie) résistant aux antibiotiques les plus courants : il faut alors passer à une famille d’antibiotiques plus puissants, comme la rocéphine.
Efficacité réelle de l'ablation des végétations contre le rhume
L'ablation des végétations chez les enfants atteints fréquemment de rhinopharyngites n'aurait que peu d'intérêt puisqu'elle ne diminuerait pas la quantité d'épisodes infectieux ultérieurs. La conclusion d'une étude effectuée par l'équipe de M.T.A. Van den Aardweg du centre médico-universitaire d'Utrecht aux Pays-Bas est sans appel :
« Cela confirme ce que l'on sait depuis longtemps, mais qui n'avait jamais été évalué », estime le Dr Bertrand Delaisi, pneumopédiatre à l'hôpital Robert-Debré (Paris). « En France, malheureusement, nous ne disposons pas de chiffres concernant cette opération. Les ORL parlent d'environ 30 000 cas annuels. Néanmoins, il existe deux bonnes indications : les otites séreuses chroniques (avec en plus la pose d'un yoyo dans l'oreille) et les obstructions nasales importantes obligeant les enfants à ne respirer que par la bouche. Dans tous les autres cas, les parents doivent s'armer de patience, car le nombre de rhinopharyngites va diminuer au fil du temps ».
Bon à savoir : même s'il n'est pas conseillé d'opérer en cas de rhino-pharyngites à répétition, il faut s'en préoccuper sérieusement lorsqu'elles surviennent plus de trois fois par an et que les symptômes sont très marqués, car ce seraient elles qui présentent le plus de risques d'évoluer vers une sinusite.
Traitement de l'otite séreuse Consulter la fiche pratique
Pour d'autres infos sur le sujet :
- Consultez notre fiche pratique : Comment soigner un rhume efficacement ?
- Vers quelles inhalations se tourner pour venir à bout d'un rhume ?
- Téléchargez gratuitement notre guide du Rhume.