Le syndrome du nez vide est une affection rare qui apparaît lorsque certaines parties du nez sont endommagées au cours d'une opération chirurgicale. Faisons le point sur ce syndrome souvent méconnu.
Qu'est-ce que le syndrome du nez vide ?
Un syndrome dû à une opération chirurgicale
Le syndrome du nez vide est d'origine iatrogène, c'est-à-dire qu'il est causé par une complication suite à une opération chirurgicale. Dans le cas de ce syndrome, l'opération en cause est la turbinectomie, une intervention chirurgicale de la sphère ORL, ou oto-rhino-laryngée, qui regroupe le nez, la bouche, la gorge et les oreilles.
La turbinectomie, une opération du nez
Totale ou partielle, la turbinectomie consiste à diminuer la taille des cornets, des excroissances osseuses présentes au niveau du nez et qui peuvent provoquer une gêne à la respiration dans le cadre de certaines infections du nez. Cela est notamment le cas lors de sinusites ou de rhinites chroniques, des inflammations qui peuvent durer plusieurs mois. Les cornets se mettent alors à gonfler et empêchent une bonne respiration.
Le rôle des cornets
Néanmoins, les cornets jouent un rôle important au niveau du nez. Présents au nombre de trois dans chaque fosse nasale, ils permettent notamment de chauffer, humidifier et filtrer l'air inspiré. Mais il ont également une fonction immunitaire, c'est-à-dire un rôle dans la défense de l'organisme, et une fonction olfactive.
Les cornets endommagés et le syndrome du nez vide
Par conséquent, si une turbinectomie retire une partie trop importante des cornets ou les endommage, cela peut entraîner différents troubles qui caractérisent le syndrome du nez vide.
Quels sont les symptômes du syndrome du nez vide ?
Le syndrome du nez vide engendre différents symptômes qui peuvent être d'ordre physique mais également d'ordre psychiatrique.
Les symptômes physiques
En effet, ce syndrome est caractérisé par certains troubles physiques comme :
- une obstruction nasale paradoxale, c'est-à-dire une sensation d’obstruction nasale ressentie par le patient sans qu’il n’y ait d’obstruction réelle du nez ;
- des dyspnées d’effort, c'est-à-dire des difficultés à respirer lors d’efforts ;
- des troubles du sommeil, pouvant mener à une apnée du sommeil, soit un arrêt involontaire de la respiration lors du sommeil ;
- des rhinites croûteuses, avec l'apparition de croûtes au niveau des fosses nasales ;
- une sécheresse nasale ;
- des douleurs au niveau du nez ou du visage ;
- une anosmie, c'est-à-dire une perte partielle ou totale de l’odorat, pouvant s’accompagner d’une perte du goût ;
- une cacosmie, qui correspond à une modification de l’odorat ;
- des maux de tête fréquents.
Les symptômes psychiatriques
Ces symptômes physiques peuvent être accompagnés de symptômes psychiatriques comme :
- un syndrome dépressif ;
- une anxiété, ainsi qu’un désespoir profond ;
- des troubles du comportement tels que de la colère, de la haine, de l’excitation ou encore de l’apathie ;
- un repli sur soi.
Comment diagnostiquer et traiter le syndrome du nez vide ?
Diagnostic du syndrome du nez vide
Le syndrome du nez vide est généralement simple à diagnostiquer chez un patient ayant fait l'objet d'une turbinectomie. Le médecin place un coton sec dans la fosse nasale du patient et observe la disparition de la sensation d'obstruction nasale paradoxale. Si elle disparaît, le patient est sûrement atteint du syndrome du nez vide. Ce diagnostic est confirmé par l'étude des autres symptômes ressentis par le patient, comme ceux présentés précédemment.
Traitements du syndrome du nez vide
Certains traitements peuvent être proposés au patient pour réduire les symptômes du syndrome du nez vide.En fonction des symptômes ressentis par le patient, le professionnel de santé peut ainsi préconiser :
- des lavages réguliers des fosses nasales, pour éviter l'apparition d'infections ;
- l'utilisation d'un humidificateur ou d'un inhalateur, pour améliorer la respiration ;
- la prise d'analgésiques, des médicaments destinés à réduire ou supprimer la douleur ;
- la mise en place d'un traitement à base d'antidépresseurs, ainsi que d'une psychothérapie avec l'accompagnement du patient par un professionnel de santé spécialisé, en cas de troubles psychiatriques.