À la différence d’une rhinite aiguë, la rhinite chronique est, comme son nom l’indique, une pathologie chronique liée à une atteinte de la muqueuse nasale, sur une durée d’au moins 3 mois consécutifs par an. Il s'agit de la maladie chronique la plus fréquente en France, un problème majeur en matière de santé publique !
La rhinite chronique se divise en plusieurs sous-catégories. La branche ORL distingue la rhinite allergique (30 à 50 % des cas) de la rhinite non-allergique (inflammatoire ou non). La rhinite chronique peut être associée à une sinusite chronique dans le cadre de la rhinosinusite chronique.
Voici tout ce que vous devez savoir sur ce problème de santé provoqué par une allergie saisonnière ou un rhume.
Rhinite chronique : symptômes et traitements
Toutes les formes de rhinite chronique (et aiguë) se manifestent par :
- une obstruction nasale : sensation de nez bouché perturbant le sommeil (fatigue matinale, réveil nocturne avec sensation de bouche sèche) ;
- un écoulement nasal (rhinorrhée) très liquide ou épais, voire purulent ;
- des troubles olfactifs et des douleurs : des algies faciales (douleurs au niveau du visage, des dents), et des maux de tête.
Les symptômes de la rhinite chronique varient selon les patients, mais des facteurs peuvent les aggraver, comme une surinfection des fosses nasales ou des sinus ou des anomalies anatomiques.
Bon à savoir : Selon une étude américaine, les maladies les plus susceptibles de se compliquer en sinusite (dans 10 % des cas) seraient celles qui se manifestent au moins trois fois par an avec des symptômes sévères, a fortiori si l'infection initiale est liée au VRS.
La rhinite chronique est diagnostiquée en présence de signes caractéristiques. Ensuite, le médecin ORL la confirme et recherche la cause de la rhinite par différents examens :
- l’endoscopie nasale permet d’étudier l’anatomie de la fosse nasale, la perméabilité des voies aériennes nasales et le passage vers les sinus.
- la rhinomanométrie est utilisée en cas de doute sur le diagnostic.
- le scanner permet de visualiser les cavités du nez et le canal sinusien. Il est indispensable lorsqu’une opération chirurgicale est envisagée.
- Un bilan allergologique et respiratoire vient déterminer les causes de la rhinite.
Critères diagnostiques selon le type de trouble |
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Symptômes |
Allergique |
Non allergique |
Début des symptômes |
Avant 20 ans |
Adulte |
Hérédité |
Terrain atopique |
Non |
Antécédents personnels |
Allergies |
Non |
Facteurs déclencheurs |
Allergènes |
Environnement |
Syndrome bronchitique |
Oui |
Non |
Rhinorrhée |
Très importante et claire |
Faible et devenant jaune en fin de rhume |
Éternuements |
Importants et par salves |
Rares |
Démangeaisons du nez |
Fréquentes |
Rares |
Autres signes |
Conjonctivite, trachéite |
Pharyngite |
Fièvre |
Absente |
Possible |
Troubles olfactifs |
Rares |
Fréquents |
Rythme annuel |
Saisonnier ou chronique |
Chronique |
Rythme journalier |
Matinal |
Toute la journée |
Durée |
6 à 8 semaines |
7 à 10 jours |
Traiter la rhinite chronique permet de :
- soulager les symptômes ressentis par le patient : des traitements adaptés au cas spécifique de chaque personne sont prescrits par le médecin.
- traiter la cause de la rhinite, lorsqu’elle est identifiée et curable.
Bon à savoir : La chirurgie n’est envisagée qu’en dernier recours et/ou lorsque des anomalies anatomiques sont détectées lors du diagnostic. Les techniques chirurgicales possibles sont variées (septoplastie, turbinectomie inférieure, méatotomie moyenne, ethmoïdectomie, sphénoïdotomie). Le choix de la technique chirurgicale dépend du cas de chaque personne. Ces interventions se réalisent sous anesthésie générale et durent entre 30 et 90 minutes.
Trois types de rhinite chronique
Zoom sur les rhinites allergiques
Elles sont fréquentes et s’associent à un asthme dans 30 % des cas. 70 % des asthmatiques souffrent d’une rhinite allergique. D’autres pathologies peuvent être associées (dermatite atopique et allergies alimentaires par exemple). Elles se distinguent en 2 grandes catégories :
- saisonnières, appelées communément rhumes des foins, pendant la période des pollens. Elles touchent majoritairement les enfants et les jeunes adultes (entre 15 et 40 ans), et diminuent progressivement avec l’âge ;
- chroniques, liées à des allergènes domestiques (acariens, animaux domestiques, blattes) qui provoquent une hyperréactivité de la muqueuse nasale. Les symptômes de la rhinite surviennent en présence ou en l’absence de l’allergène, et en présence de facteurs irritants (tabac, changements climatiques, odeurs fortes, etc.). Le risque de surinfection est majoré.
Aux symptômes classiques de la rhinite, s’associent souvent des problèmes oculaires (picotements, larmoiements, démangeaisons oculaires). Le diagnostic de ces maladies repose sur les symptômes évocateurs, le terrain atopique du malade et les tests pour détecter la nature des allergies.
La prise en charge se base sur 3 aspects principaux :
- le traitement des conséquences de la rhinite : antihistaminiques, corticoïdes, cromones ;
- la désensibilisation à l’allergène ;
- les mesures de prévention pour préserver votre santé : pas de moquettes ni de rideaux, housses anti-acariens, sommiers à lattes ou à ressorts, oreillers et couettes synthétiques, lavage régulier de la literie, limitation des peluches.
Bon à savoir : Intranasaux ou par voie orale, retrouvez sur le site Vidal la liste des traitements pour soigner la rhinite. Si l’utilisation du Vidal est recommandée pour obtenir des données sur vos troubles et les médicaments à envisager, mieux vaut toujours consulter un médecin et obtenir une ordonnance adaptée à votre maladie.
Troubles non allergiques et inflammatoires
Il s’agit de troubles de santé chroniques à éosinophiles (des globules blancs particuliers), appelés également NARES. On parle aussi de rhinite vasomotrice. Ces troubles ont des poussées paroxystiques :
- Le mécanisme précis de cette pathologie reste inconnu à ce jour, mais elle pourrait représenter près de 15 % des cas de rhinite chronique. Le mucus produit par le malade est riche en éosinophiles.
- Les NARES associent une obstruction nasale à des gênes olfactives. Au cours des poussées, l’écoulement du nez est très important et s’accompagne d’éternuements et de démangeaisons du nez. Tous les tests pour détecter des allergies se révèlent négatifs.
- Le traitement des NARES repose sur des corticoïdes intranasaux, qui s’avèrent souvent très efficaces pour diminuer l’inflammation.
- L’utilisation de corticostéroïdes est parfois préconisée. Les corticostéroïdes sont des hormones semblables au cortisol. Il s’agit de traitements intranasaux.
À noter : Ces pathologies peuvent évoluer vers une polypose nasosinusienne (pathologie inflammatoire chronique et bénigne). Les patients doivent donc être surveillés pour prévenir cette évolution. Le traitement par anticorps monoclonaux (dupilumab) des polyposes sévères est aussi indiqué dans la prise en charge de l’asthme sévère et la dermatite atopique,
Qu'en est-il de la rhinite non allergique et non inflammatoire ?
La fréquence de ces troubles est difficile à estimer. Il en existe plusieurs types en fonction de leurs causes:
- extrinsèques (résultant de facteurs extérieurs au patient) : médicamenteuses, alimentaires, professionnelles et environnementales ;
- intrinsèques (résultant de facteurs liés au patient) : hormonales, liées au vieillissement, positionnelles, atrophiques et vasomotrices primitives.
En savoir plus sur la rhinite due à un facteur extrinsèque
Médicamenteuses et alimentaires
Ces rhinites résultent de la prise de médicaments par voie orale ou nasale et constituent donc un effet secondaire pour :
- les décongestionnants nasaux (contre le rhume) ;
- l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
- certains antihypertenseurs comme les alpha-bloquants ;
- certains médicaments facilitateurs de l’érection.
Alimentaires, elles sont provoquées par la consommation de certains aliments, boissons ou ingrédients alimentaires : l’alcool, le poisson, le chocolat, la caféine, la théobromine contenue dans le thé ou le café, les sulfites (additifs alimentaires), les aliments irritants : piments, moutarde, poivre, raifort, des aliments chauds.
À noter : Les symptômes surviennent au cours de la consommation ou dans les heures qui suivent. Des signes cutanés peuvent être associés à ceux de la rhinite mais la suppression des aliments incriminés permet de l’enrayer.
Professionnelles et environnementales
Chroniques, elles sont provoquées par des substances de l’environnement professionnel sans implication de mécanisme allergique.
À ce jour, plus de 450 substances sont recensées, notamment les colles, les résines, les isocyanates, le glutaraldéhyde. Des symptômes oculaires ou respiratoires peuvent compléter ceux de la rhinite.
Bon à savoir : La suppression des substances mises en cause constitue l’unique solution pour guérir de la rhinite professionnelle. Un changement de poste de travail ou des mesures de protection particulières peuvent être entrepris en collaboration avec le médecin du travail pour améliorer l’état de santé des malades.
Environnementales, elles sont provoquées par différents facteurs comme la climatisation, des substances irritantes, le tabagisme, le stress, les poussières, les changements climatiques.
La suppression des facteurs en cause, lorsqu’elle est possible, supprime la rhinite. Les corticoïdes en vaporisation nasale soulagent souvent les patients.
Rhinite d’origine intrinsèque : qu’est-ce que c’est ?
Hormonales
Elles surviennent lors de changements hormonaux associés à un nouvel état physiologique (comme la grossesse) ou à une pathologie : acromégalie, maladie associée à une production anormalement importante d'hormones de croissance ou hypothyroïdie.
La rhinite de la grossesse est fréquente, avec 20 à 30 % des femmes qui sont concernées :
- elle apparaît généralement à partir du second trimestre de la grossesse, s’aggrave au cours du dernier trimestre et disparaît rapidement après l’accouchement ;
- si la rhinite persiste après l’accouchement, une autre cause est recherchée ;
- l’instillation de spray hypertonique désobstrue le nez. D’autres médicaments peuvent être prescrits en cas de formes sévères.
Positionnelles ou liées au vieillissement
Elles sont provoquées par les changements de posture, notamment le passage en position couchée. Survenant chez l’adulte principalement, leur incidence est inconnue.
La recherche de malformations anatomiques des fosses nasales est effectuée systématiquement, avec une prise en charge si nécessaire. Les traitements médicamenteux sont efficaces, mais ne peuvent pas être donnés sur de longues périodes.
Elles sont plus rarement liées au vieillissement. Les symptômes associent un écoulement nasal discontinu, une sécheresse et des sécrétions nasales. Le mécanisme précis de cette pathologie reste inconnu. Le traitement se base sur l’ipratropium (anticholinergique).
Atrophiques et vasomotrices primitives
La rhinite atrophique résulte d’une atrophie de la muqueuse nasale (diminution anormale de la muqueuse), recouverte de croûtes malodorantes. Cette atrophie est primitive (sans cause connue) ou secondaire à un traitement (chirurgie, radiothérapie). Le traitement repose sur des lavages de nez, puis sur des techniques chirurgicales (implants).
La rhinite vasomotrice primitive constitue une rhinite qui ne résulte pas d’une inflammation ou d’une allergie. Elle ne peut pas se rattacher aux autres rhinites vues précédemment. Par conséquent, la rhinite vasomotrice primitive reste donc qualifiée de rhinite idiopathique (sans cause connue).
Elles semblent toucher davantage les femmes que les hommes et survenir chez les adultes. Le stress apparaît comme un facteur d’aggravation. Le mécanisme de la pathologie reste mal connu, mais l’hypothèse d’une mauvaise régulation du système neuro-végétatif est avancée.
Le traitement repose sur la prise en charge des symptômes :
- des corticoïdes en vaporisation nasale ;
- des antihistaminiques nasaux ou oraux ;
- des lavages de nez avec des solutions hypertoniques ;
- des médicaments vasoconstricteurs par voie nasale sur de courtes durées, ou par voie orale sur de longues durées ;
- l’ipratropium en spray nasal.
Dans certains cas, des techniques instrumentales peuvent être proposées.
En conclusion
- La rhinite allergique se nomme aussi rhume des foins. La rhinite chronique est d’origine allergique ou virale.
- Virale ou allergique, cette maladie nécessite de consulter un médecin pour obtenir une ordonnance. Le type de médicament dépend de la nature du trouble.
- Il peut s’agir de maladies chroniques. La rhinite chronique se caractérise par une inflammation de la muqueuse nasale qui dure plus de 3 mois.
- Antihistaminiques, corticostéroïdes, différentes solutions peuvent être préconisées par le médecin.